De Uyuni à San Pedro de Atacama (Chili)

Publié le par Nora & Rapha

Du 18 au 22 novembre 2015


Comme la gare d'Uyuni est fermée, Idel nous dépose dans la rue des bus qui vont à Calama au Chili à 1h30 de San Pedro. On doit trouver une solution pour aller jusque là-bas. Elles sont limitées : en bus de nuit qui part à 4 heures du matin vers Calama, passer par une agence qui prend une fortune (2 jours de budget à 2) mais qui prend tout en charge (4X4, logement, 2 repas...) jusqu'à SPA ou prendre le train à 3h30 du matin jusqu'à la frontière chilienne puis prendre un moyen de transport jusqu'à Calama puis un bus jusqu'à SPA. On commence par écumer toutes les agences de bus. Tous partent à 4h du matin pour arriver à l'ouverture de la migration à la frontière. Les prix vont du simple au triple mais il y a la possibilité de partir pour pour un prix raisonnable. Le choix n'est pas simple. On tente d'aller à la douane pour nous faire tamponner les passeports. Ils le font que si on passe par une agence parce que la frontière se traverse au milieu de nulle part. Les douaniers nous dissuadent fortement de prendre le train parce que c'est compliqué, parce que personne ne le fait. Tout comme le guichetier à la gare. C'est quand même un comble. Il nous dit que c'est dangereux, qu'on ne pourra pas trouver à manger, ni à boire. Tous nous donnent des infos différentes pour nous dissuader. En les écoutant, on a l'impression qu'on va y rester ! Cette option ne m'enchante que moyennement. En plus, on est crevé. Pierre est ultra motivé et décide avec Pauline, de prendre le train. On finit par se dire que si c'était vraiment impossible, il n'y aurait pas de ventes de billets. Vamos ! On ne pourra acheter les billets qu'à partir de 23 heures. En attendant, on s'installe à la terrasse d'un bar. Rapha ira faire du change pour qu'on ait quelques pesos chiliens. Une fois la nuit tombée, on rentre dans le restau parce qu'il fait vraiment très froid. On s'installe à une table pour commander. A côté, il y a un couple de septuagénaires français qui a envie de parler. On échangera sur les voyages, sur leur expérience à l'étranger. Ils nous demanderont des conseils informatiques. Ils sont en avance sur certains points par rapport à nous !

Vers 21 heures, on file à la gare routière où on va poser notre campement. On boira l'apéro dans un petit coin tranquille à l'abri des courants d'airs. On a bien discuté et bien rigolé. Vers minuit et demi, on finira par descendre dans la salle d'attente officielle. On a l'impression d'être en Europe. Il y a une salle spéciale, c'est propre, il y a des sièges, la télé jusqu'à une certaine heure. On dormira par terre dans nos duvets. La salle est remplie. Plusieurs trains partent dans la nuit. Le seul problème est que les toilettes n'ouvrent qu'aux départs des trains... Un gentil monsieur a fini par m'autoriser à aller dans celles du personnel ! Eux, ils mâchent de la coca toute la nuit pour pouvoir tenir. Rapha a veillé jusqu'à l'arrivée du train.

On part vers 3h50 après avoir somnolé quelques heures. En tout, on est neuf à monter dans le train. Nous quatre, un vieux papi qui habite dans la pampa, un dame qui descendra en premier, un couple et le contrôleur du train ! En fait, c'est avant tout un train de marchandises avec une trentaine de places pour les passagers. On grimpe à l'intérieur. Il fait un froid de canard. Les fenêtres étaient restées ouvertes et bien sûr, il n'y a pas de chauffage. On est bien content d'avoir nos duvets. On dormira tout habillé dedans, avec les bonnets. Le papi commence à chercher son numéro de place avec une petite lampe alors qu'on a un wagon pour nous tous ! Les sièges sont très confortables. Le ciel est bien étoilé. C'est beau. On s'arrêtera une bonne heure au petit matin. Pierre est sorti. Le papi, en train d'uriner a failli se faire écraser entre deux wagons quand le train est reparti ! Ils ont crié à deux, c'est ça qui m'a réveillé. J'en profite pour ouvrir le volet en fer et regarder dehors : petite vue sur le Salar qu'on a traversé l'avant - veille. Je me rendors par intermittence jusqu'à l'arrivée à Avaroa vers 10 heures. C'est le poste frontalier bolivien. Comme partout dans le pays, il y a quelques vendeurs de gâteaux et d'eau ! On ne serait pas morts de faim ! Le douanier bolivien nous rackette 17 bolivianos. On ne sait pas bien à quoi ça correspond. Les douaniers d'Uyuni nous avait dit qu'on aurait rien à payer. On nous avait dit aussi qu'on devrait marcher entre 1 et 5 km selon les sources. Finalement, ça serait plutôt trois pour rejoindre le poste frontière chilien : Ollague. On galère à avancer parce qu'on a le vent dans la face. Il y a par moment des grosses rafles qui transportent des cailloux. Ça nous tape contre le visage. Ça fait comme s'il grêlait ! On se tourne le temps que ça se calme un peu. J'ai plein de petits cailloux coincés entre les dents, nickel ! On voit un bus à la frontière. On se dit qu'il faut qu'on se dépêche pour ne pas le louper. On sait qu'il n'y en a pas beaucoup par jour. On nous avait aussi dit avant de partir qu'on pouvait rester coincés plusieurs jours à la frontière. P & P, marcheurs agguerris arrivent avant nous et ont négocié avec un monsieur le transport jusqu'à Calama en pick-up. On nous avait aussi dit que les douaniers chiliens étaient très regardants sur le contenu des sacs. Finalement, celui de Rapha n'a même pas été ouvert ! Les douaniers n'ont même pas vérifié si nos passeports étaient tamponnés. Il a fallu qu'on ressorte pour aller à la migration où il n'y avait personne quand on est arrivé.


On ira donc en pick-up jusqu'à Calama. A l'arrière, on a un peu dormi ! Avant, on a pu regarder les paysages qui sont encore une fois très beaux et très ressemblants à ceux du sud Lipez. On arrive crevé et affamé à Calama. Il y a une heure de décalage en plus au Chili (4 heures avec la France). On s'installera dans un restau en face de la société de bus pour SPA en attendant le départ à 18 heures. On crève de chaud aussi. Il doit faire entre 25 et 30. Ça nous change ! Le temps passe vite, on va retirer de l'argent, acheter de l'eau. On arrive à SPA vers 19h30. Enfin ! La journée a été bien longue. Sans regret pour l'option du train, ça a été une belle aventure !
On choisit un hôtel ultra confort pas très loin du terminal, à dix/quinze minutes à pieds du centre. On prend une chambre à 4. C'est propre, moderne. Ça nous fait du bien après notre nuit dans le train et l'accumulation de la fatigue ! On se couchera épuisés !


Ça faisait longtemps qu'on n'avait pas traîné le matin. On déjeune puis on change d'hôtel. Il est tout aussi confortable et deux fois moins cher ! En milieu de journée, on part à pieds vers le centre de San Pedro pour faire le tour des agences pour les excursions. Une fille qui travaille dans une agence nous dit que ce qu'on peut voir autour de SPA est moins grandiose que ce qu'on a vu à Uyuni et dit carrément de ne pas faire certains tours ! Elle fait bien son boulot de commerciale ! Et nous dit qu'on va s'éclater à Salta, en Argentine. Le centre est charmant mais les rues sont bondés de touristes, le choc après notre tour tranquille dans le Lipez/Uyuni. On décide de faire la vallée de La Luna et de la Muerte avec la première agence où la fille honnête nous a conseillé. On achète un sandwich en vitesse et on part vers 16 heures. Premier arrêt pour observer la vallée de la Luna en surplomb. Elle est belle. Ensuite, on descend vers la vallée de la Luna. Notre chauffeur/guide Edouardo nous demande s'il y en a qui ont le vertige, qui sont claustrophobes, peur du noir ... On se dit que ça va être intense. Finalement, on restera un peu sur notre faim. On a traversé un tunnel, à moitié accroupi où il n'y avait rien à voir. Le seul intérêt de cette partie de la visite est de voir les gros cristaux de sel incrustés dans la roche. Ensuite, Edouardo nous explique qu'on ne peut pas aller jusqu'à la vallée de la Muerte. En ce moment, la communauté indigène, en désaccord avec le gouvernement sur la "nationalisation " du site empêche l'accès aux agences. Il faut y aller en vélo ou en voiture de location. On aurait bien aimé le savoir avant. On s'arrêtera à une sculpture naturelle de pierre appellée les 3 Vierges, sans grand intérêt. La soirée se termine au sommet d'une colline où nous sommes montés pour voir le coucher du soleil. On rentre vers vers 20h30 à SPA. Il fait nuit une heure plus tard, du coup on a tendance à traîner. Mais qu'est ce que c'est agréable ! Ça fait tellement longtemps ... On mangera avec un autre français rencontré lors du tour. En rentrant, je dois récupérer une partie des photos de P&P. Nos chemins se séparent le lendemain. Et là, c'est le drame. Nora et l'art de se quitter en bons termes avec des personnes avec lesquelles on a passé un super moment ... Plus de place sur la tablette, j'efface les photos sans enlever la carte mémoire ... J'ai effacé une partie de leurs photos du Salar. Heureusement que Pierre m'avait dit de faire gaffe 5 minutes et que je lui avais répondu d'un ton moqueur "Nan mais c'est bon ". Je suis en colère, triste et honteuse à la fois. Je n'aurais tellement pas apprécié qu'on me fasse ça. Après m'être excusée, je n'ai rien d'autre à faire que d'aller me coucher...
Après une courte nuit, on se lève à 4h10 sans faire de bruit pour aller tous les deux aux geysers del Tatio. On se rendort dans le minibus. 1h30 après, on va oublier nos 4 heures de sommeil. Arrivés à 5000 mètres, on descend du bus et là, ça pique. Il fait -8°, il y a du vent. Ça nous remet les idées en place. On a seulement 35 minutes pour faire le tour des geysers. On a plus de temps pour déjeuner que pour la visite ... On arrive les derniers pour déjeuner. Les autres se sont bien servis, il ne reste quasiment plus rien... Tant pis, on a préféré regarder ces merveilles de la nature. Il faut être là au moment où l'amplitude thermique est la plus forte. On est arrivé un peu tard. Il faudrait être là juste avant le lever du soleil. La période la plus froide est juillet/août, ils peuvent alors faire jusqu'à 10 mètres de haut. Là, ils sont beaucoup plus petits mais c'est fabuleux quand même. On se rend vraiment compte de l'actvité interne de la terre. Ça travaille là-dedans ! A intervalles irréguliers, des colonnes de vapeur d'eau s'échappent de la terre. Il y a en quatre gros et des petits. Tous sont bien délimités avec des pierres peintes en rouge et en jaune. Il y a un mois, une touriste belge est tombée dedans en reculant pendant que son mari la prenait en photo. Une semaine de coma, brûlures au 3 ème degré, elle est décédée.
On va peut-être un kilomètre plus loin en minibus jusqu'aux eaux thermales qui sont bondées. On décide de ne pas se tremper. On n'a pas besoin de se laver cette fois-ci ! On continue le petit chemin balisé où il y a d'autres geysers. Ceux - ci s'observent depuis des miradors construits en pierres. On comprend pourquoi. Il y en a un qui s'appelle l'Assassin. Quatre touristes y sont morts. Notre chauffeur/guide nous décrira l'imprudence de certains touristes qui veulent une photo au plus près des geysers, comme s'ils les enlaçaient ! D'autres s'approchent trop près. La terre est instable. En dessous, c'est comme une cocotte minute, quand ça pète, la terre s'effondre et c'est le drame !
On reprend ensuite le bus direction un mirador et le petit village de Machuca. L'église est jolie mais il y a des dizaines de minibus et de bus garés les uns à côté des autres, des touristes qui se planquent pour prendre des Indigènes en photo alors qu'elles disent clairement qu'elles ne souhaitent pas être photographiées... Ce tourisme de masse nous gonfle.
En rentrant de l'excursion, on fait le point, on refait le planning et on décide de partir de SPA le lendemain. Il y a trop de monde pour nous ici (137 hôtels pour 4000 habitants !), les excursions se font aux pas de courses. Heureusement, qu'on a eu à deux reprises deux super chauffeurs /guides. Les passages obligés aux points ultra touristiques plutôt que de passer du temps sur les sites naturels ne nous conviennent pas. En plus, ce n'est pas bon marché. Je pense que Pascale et Hubert ont eu raison, il faut louer une voiture et profiter des sites en dehors des périodes d'affluence. Toutefois, le centre du village est sympa, sa petite place, sa petite église. Tout comme les Chiliens d'ailleurs ; on ne les a pas côtoyé longtemps mais ça nous nous a donné envie de revenir. On a envie de faire une grosse sieste mais on se motive pour faire ce qu'on a à faire. On file alors au terminal pour acheter nos billets. Sauf que les 3 bus des trois compagnies sont complets ! Il faut attendre lundi. On sait qu'il nous reste peu de temps et qu'on veut en profiter jusqu'au bout. Rapha arrive à me convaincre à faire du stop pour partir au plus tôt, une première pour moi. On retire des pesos (après avoir fait disjoncter le premier distributeur !) et on fait le tour des bureaux de change pour écouler nos bolivianos en pesos argentins, échanger des pesos chiliens en dollars et en pesos argentins. On fait quelques courses pour avoir de quoi à manger et à boire parce que le trajet annoncé en 10 heures de bus risque d'être long en stop !
On rentre faire nos sacs et se poser un peu dans notre chambre parce qu'on l'aime bien. Elle est immense, elle est circulaire, style yourte. La déco agréable ! Et on est content de se retrouver tous les deux. Même si on a passé un super moment à 4, c'est moins contraignant de voyager à 2 !
Réveil à 6h30. La veille, le policier nous a dit d'aller de bonne heure à l'endroit où se garent les routiers Paraguayens qui retournent au Paraguay avec leur camion chargé de voitures neuves. A 7h10, on est au lieu indiqué. Ce sont eux qui prennent surtout les autostoppeurs. On attend déjà une heure sans que rien ne se passe. Il y a juste 3 chauffeurs qui se réveillent, font leur popote. Ils ne nous voient pas mais on les voit faire leurs besoins... C'est cool le stop. Une chienne toute galeuse s'approche plusieurs fois pour avoir à manger ... On se met à l'ombre du grand panneau qui indique El paso de Jama, le passage de frontière où on veut aller. La veille, j'avais pensé à faire une pancarte : Salta écrit sur un carton. Les voitures commencent à passer ainsi que des camions chiliens de carburants. Eux n'ont pas le droit de prendre d'auto stoppeurs pour des questions de sécurité et en plus, ils nous font tous signe qu'ils tournent à gauche. Aucune voiture (peu nombreuses) ne s'arrête. On essaie avec ou sans la pancarte Salta. Aucun camion paraguayen ne va passer. Trop tôt, trop tard. On ne sait pas. Par contre, on est dimanche et on peut donc penser que la circulation est limitée. Une heure, deux heures... C'est long !
On sait que les bus partent à 9 heures et les deux autres à 9h30. A un moment, je me dis qu'il y aurait peut -être dans la place dans un bus. Imaginons que deux personnes ne se soient pas présentées ! Il est trop tard pour remonter à la gare routière, on va attendre qu'ils passent pour leur faire signe. Le premier nous ignore. A 10 heures, le deuxième passe. On lui fait de grands signes en planquant bien sûr notre pancarte Salta. Il passe sans faire de signe et se gare 20 mètres plus loin. Bingo, il y a de la place pour deux, côte à côte ! Première expérience de stop loupée mais on est trop content. On sera à Salta le soir même sans se prendre la tête ! 3 heures après, on est enfin parti !
Pour arriver à la frontière, on passe une dernière fois à travers le Lipez (côté chilien, ça doit porter un autre nom ! Mais on comprend pourquoi les Boliviens disent que c'est la continuité de leur pays) et je vois de loin la Laguna Verde et les grandes montagnes et les volcans qui l'entourent... J'ai envie de pleurer. Petit moment nostalgique ...
La frontière est au milieu du désert. De nombreux camions sont garés ici, et des Paraguayens. On est peut-être arrivés trop tard ou ils sont là depuis la veille, on ne saura pas. Par contre, il faut décharger tous les sacs des soutes. Les chiens les reniflent et pour une fois, les choses ont été faites avec intelligence. Les postes frontaliers des deux pays sont regroupés au même endroit. Une file pour la migration chilienne et le guichet d'à côté, c'est la migration argentine ! Elle ne rigole pas la Mamita au guichet mais on passe tranquille. On récupère nos sacs à l'extérieur pour les passer au laser et nous sous le portique. Rien ne sonne pour une fois ! On attend dehors le passage du bus. C'est ventilé ! On rencontre deux Belges flamands bien sympa qui sont partis pour 10 mois. C'est la troisième fois pour lui. Il nous propose de louer la voiture à 4 à Salta pour diviser les frais. On est OK !


Le trajet va durer 11 heures ! On arrive à Salta vers 21h30. Mission : trouver un hôtel !

Chile ! Entre Avaroa et Ollague

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Vallée de la Lune

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Les 3 Vierges

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De Uyuni à San Pedro de Atacama (Chili)
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Geysers del Tatio

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De Uyuni à San Pedro de Atacama (Chili)
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Église de Machuca

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Publié dans Bolivie, Chili, Carnet de route

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