Tupiza

Publié le 26 novembre 2015 par Nora & Rapha

13 & 14 novembre 2015

On part de l'hôtel vers 6h45. On s'était renseigné en arrivant, les bus partent à 7h30. Arrivés à la gare routière, on nous dit que le seul bus est à 8h30 ! Pas le choix, c'est le seul bus du matin. La gare routière de Potosi est toute récente. Elle est circulaire. Les guichets se trouvent à l'étage. C'est impressionnant quand tu rentres à l'intérieur. Tu as l'impression d'être dans un poulailler. Les vendeuses crient en boucle le nom des villes d'arrivées. C'est comme ça dans toutes les gares mais la configuration du bâtiment fait que ça résonne !
On attendra patiemment assis à l'extérieur le départ du bus à 8h50. L'ambiance est agréable parce qu'il y a toujours du mouvement. Une dame arrive avec une cargaison de poulets à charger dans les soutes d'un bus, une autre change son gamin sur le quai, un monsieur traverse avec les jambes d'un mannequin en plastique... En plus, on est face au soleil qui se lève, ça se réchauffe petit à petit.
On a mis 5 heures à rejoindre Tupiza avec une pause d'une demi-heure. On a bien fait de partir le matin. Au cours de la pause, on s'est rendu compte de la chaleur qu'il fait dans cette région. On est passé d'un extrême à l'autre. On retrouve nos manches courtes ! On se doutait que la température allait changer quand on a traversé des paysages désertiques. Bienvenue au royaume des cactus ! La gare routière de Tupiza est toute petite, une dame vient déjà nous proposer une excursion pour le Salar d'Uyuni. Ça commence ! La chaleur nous écrase. Les gens sont au ralenti. Le cadre de la ville la est magnifique. Elle est entourée d'immenses roches rouges, comme dans le Far West. On se dirige vers le centre où j'avais repéré une auberge. Finalement, on s'arrêtera avant. On trouve une auberge qui nous convient. C'est la dame qui tient l'agence d'à côté qui nous fait visiter. Dans son intérêt bien sûr ! On pose nos affaires et on va la voir pour qu'elle nous donne des infos. La grande attraction de la région, c'est une excursion de 4 jours dans le Sud Lipez et à travers le Salar d'Uyuni. Mais ce qu'on voulait, c'était partir d'Uyuni pour rejoindre plus facilement la frontière avec le Chili et aller jusqu'à San Pedro de Atacama. Mais aussi prendre le train entre Tupiza et Uyuni. On l'écoute quand même et nous dit que les tours depuis Tupiza sont mieux. En effet, il y a moins de touristes dans ce sens là, les 4X4 partent avec une cuisinière et ça permet de voir le Sud Lipez entièrement. Tous ces arguments, on les connaissait déjà. Les voyageurs rencontrés, guides et forums internet vont tous dans ce sens là. L'inconvénient majeur pour nous, c'est qu'une fois arrivé à Uyuni, il faut qu'on redescende et c'est aussi plus cher...
En rentrant à l'hôtel, on rencontre une Française, Pauline qui voyage avec Pierre. Eux sont là, pour faire ce tour de 4 jours. Pour partir et avoir un tarif standard, les 4X4 sont de 4 ou de 5 personnes. Soit c'est l'agence qui constitue les groupes, soit on peut les constituer à l'avance. Finalement, on va partir d'ici. C'est moins l'usine à touristes qu'à Uyuni : 12 agences ici pour 105 à Uyuni. Les alentours de la ville nous laissent penser que le Sud Lipez va envoyer du lourd. Tant qu'on est la, on y va à fond. Depuis le début du voyage, on en parle d'Uyuni et du Sud Lipez et on nous en parle avec beaucoup d'entrain. On a souvent dit qu'on gardait le meilleur pour la fin alors on se lâche !
Avec Rapha, on décide de partir avec la deuxième agence qui paraît plus pro que la première. Le soir même, on bookera un départ pour le surlendemain, dimanche avec Pierre & Pauline. Le soir, on ne mangera pas parce qu'on a mangé super tard, Rapha me mettra une grosse raclée au yam's. On fera quand même quelques courses. On passera un bon moment avec un papi qui tient une tienda et qui est super content quand il se rend compte que l'on baragouine quelques mots en quechua. On achetèra de la coca. Rapha s'est bolivianisé, il aime bien en extraire le jus. Moi aussi, mais moins, de temps en temps un petit peu ! En rentrant, on nous prendra connaissance des attentats parisiens. On suivra les infos en live, on sera même au courant avant certains, en France.
Le lendemain, on décolle de bonne heure pour aller faire une petite balade à pieds. Je peste dès le matin après les gros porcs de l'auberge qui ont tout laissé en plan dans la cuisine. Tables pas débarrassées, vaisselle dans l'évier... Ça m'agace ! Dans les auberges, les cuisines sont tout le temps sales. Les gens ne respectent rien : ils se servent dans le frigo, volent des ustensile (3 tire - bouchon de suite à Sucre), laissent la vaisselle...
Bref, il fait déjà chaud alors qu'il est tôt. On traverse la ville pour rejoindre le chemin de randonnée. Dès qu'on en sort, c'est une porcherie. Le début du sentier sert de déchetterie. C'est tellement dommage de gâcher un tel paysage... Bien sûr, le sentier n'est pas balisé. On prend d'abord un premier chemin, pas le bon ! Depuis une butte, on repère où on veut aller. On se dirige alors vers la Puerta del Diablo. Les paysages sont magnifiques : du gris, du orange, du rouge ... On croirait être dans le désert, version Lucky Luke. On est tout seul, on adore. On s'aide aussi des crottins de cheval pour se repérer parce que les touristes peuvent faire l'excursion à dos de canasson ! La Puerta del Diablo est immense et belle. Pierre et Pauline (P & P) nous y rejoindront pendant qu'on admire ces paysages. On continuera la balade ensemble. Ça permet de mieux nous connaître avant de partir le lendemain. On passera par la vallée de Los Machos (des pénis rocheux ! ) pour atteindre le cañon de los Incas. Le décor est rouge, orangé, majestueux ! Après une bonne pause, on fera le retour par le même chemin. C'est bien la première fois que le temps de marche annoncé est respecté ! Tupiza et ses alentours sont très beaux. C'est à faire. On ne croisera que 3 touristes au retour. Décidément, la Bolivie réserve plein de surprises en terme de paysages. Ce sont ceux qu'on préfère de tous les pays traversés. Ils sont très variés, très colorés, grandioses, enneigés, plats, vallonnés ... A chaque étape, c'est différent !
En rentrant, on va manger au marché un traditionnel poulet, patates, nouilles cette fois-ci ! On rentre à l'auberge et on entend de la musique dans la rue. On retourne voir. Il y a de l'ambiance. C'est la fête du printemps, juste avant les exams et les vacances. Toutes les écoles/universités de la ville et celles de Potosi sont représentées. Ça ressemble à carnaval : de la musique et des jeunes costumés. On remonte la rue pour voir un maximum de groupes. On s'assoie sur le trottoir. Ça prend les tripes. J'ai presque les larmes qui montent. Ils sont très nombreux, leurs costumes sont fabriqués avec minutie et très colorés. Ils sont fiers et élégants. Il y a jusqu'à 50 musiciens dans les groupes. Ça envoie ! En France, ça serait juste impossible de mobiliser autant de jeunes pour représenter leur école... C'est touchant de voir leur attachement à leurs racines. On les regarde sans se lasser mais on finit par rentrer car on a rendez-vous sur internet pour un appel. On retournera voir le défilé avec P & P tout en faisant des courses avant de partir pour les 4 jours. On clôturera la journée par une bonne parilla (grillade). Dommage, le boeuf était un peu trop cuit mais c'était bon quand même. Les morceaux de viande étaient tellement gros qu'ils débordaient de l'assiette ! On est excité de partir le lendemain...
Une doudounette est là tous les matins. Elle est blanche angora. Ça nous rappelle quelqu'un ! Sauf qu'elle a un oeil jaune et un oeil bleu. Je n'avais jamais vu ça sur un chat ! Elle attend qu'on lui ouvre une vanne pour pouvoir boire au robinet mais elle est peureuse, pas facile de la carresser !

Dimanche 15, on part pour 7h50 à l'agence. A nous le sud Lipez !

Dommage !

Balade

Puerta del Diablo

Mon bolivien

Cañon de los Incas

Canyon de los Incas

Vallée de Los Machos

Défilé des élèves